SMART : la machine à corriger


Dans À l'unif
Lucas Laboutique

Jeune Professeur de droit fraîchement pensionné, Marc Alexandre revient sur la création du système des « pointeurs têtes-à-queue », qui permet de corriger automatiquement les Questionnaires à Choix Multiple. 

Marc Alexandre est Professeur de droit pensionné d’HEC à l’Université de Liège. D’abord enseignant en mathématiques en secondaire, il devient assistant en droit après un Master en droit et un Troisième cycle en psychologie cognitive. Devenu professeur, il participe à l’élaboration d’un système d’automatisation des processus de correction destiné à être intégré au SMART (Système Méthodologique d’Aide à la Réalisation de Tests), actuellement utilisé pour les QCM au sein de l’Université de Liège.

 

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Studiobus : Le SMART propose une à machine qui corrige automatiquement. Comment est née cette idée révolutionnaire ?

Marc Alexandre : Tout a commencé à partir d’une proposition de Dieudonné Leclerc, à l’époque directeur du laboratoire des technologies d’évaluation, qui proposait alors à HEC une collaboration afin d’automatiser les systèmes de correction au sein de la méthode nouvellement née, le SMART. Nous sommes aux alentours de 1985, période où les processeurs des ordinateurs sont encore très lents et peu fiables. Une telle innovation semblait à la fois nécessaire et complexe à mettre en œuvre. 

En quoi cette méthode d’automatisation a-t-elle aidé au développement du SMART ?

Le système des pointeurs têtes-queues est en réalité très simple : pour imager la chose, nous partons d’une feuille Excel classique. Au lieu de la lire et de traiter les informations ligne par ligne (avec de possibles erreurs à la fin du processus), nous courbons la feuille afin d’en faire un rouleau. Dès lors, on peut traiter les données d’où l’on veut, de partir d’en bas, d’en haut, du milieu ou de revenir en arrière... Cette mobilité permet non seulement une indexation, mais on peut y ajouter des feuilles de calculs, de résultats ou même de coefficients de certitude. Ce système nous a permis de multiplier par 10, 15 ou 20 la rapidité du SMART, ce qui, en tant qu’assistant et futur enseignant, m’a bien aidé quelques années plus tard.

Qu’est-ce que cette expérience professionnelle vous a-t-elle apporté dans votre parcours de juriste ou d’enseignant en droit ?

Elle m’a apporté un procédé analytique et graphique que les juristes n’ont pas. À la suite de ce travail, j’ai effectué un troisième cycle en psychologie cognitive et approfondi ma conception de l’enseignement. Il faut modifier la façon dont les juristes travaillaient en schématisant le droit, dans le but d’aider les étudiants à comprendre la matière.

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