Georges-Louis Bouchez (MR) : « le changement d'époque est exaltant »


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Avril Leseur

Petit-fils d’immigrés et fils d’indépendants, George-Louis Bouchez s’est forgé lui-même une place chez les libéraux, au point de voir son mandat de président de parti prolongé le 8 octobre dernier. Il dévoile sa perception du conflit israélo-palestinien et son impact en Belgique.

Studiobus : Vous condamnez les agissements du Hamas sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il des plus de 50 violations d’Israël des résolutions de l’ONU depuis 70 ans ?

Georges-Louis Bouchez : Israël est un état démocratique dans le concert des nations, on a une sévérité à son égard. Leurs crimes sont à condamner : tuer un enfant, c’est tuer l’humanité. C’est vrai sur le principe. Mais malheureusement ce sont des situations face auxquelles les états en guerre sont confrontés. Certes, Israël n’est pas parfait dans son comportement mais, durant la Seconde Guerre mondiale, les alliés n’ont-ils jamais bombardé des orphelinats ? Je pense qu’une seule certitude persiste à ce stade : il faut éliminer le Hamas.

La résurgence de ce conflit pourrait présager une nouvelle vague migratoire : est-ce un danger selon vous ?

Il faut accueillir les réfugiés de guerre. La migration économique n’est, selon moi, pas un problème. Le vrai enjeu, ce sont ceux perçus comme des profiteurs : les familles qui suivent un de leur membre venu travailler. Il faudrait durcir les règles. Mais séparer les gens de leur famille, ce n’est pas humain. Il faut donc renforcer les parcours d’intégration. La mixité de population fait partie de l’histoire et n’est pas dérangeante.

Qui est Georges-Louis Bouchez 23 mars 1986  Georges-Louis Bouchez naît à Frameries de parents commercçants et grands-parents d’origine italo-belges. 2009  Il quitte l’ULB après un bachelier en dro

L’immigration remet-elle en cause la laïcité du royaume ?

Clairement. La gauche, qui était avec nous pour revendiquer la disparition de signes religieux affirme aujourd’hui, au nom d’une autre religion et sous prétexte qu’elle représente une minorité, qu’il faut laisser vivre ses pratiquants comme ils l’entendent, modifier les règles de fonctionnement pour ne pas entraver le fonctionnement de la société. Sauf que ça l’entrave à terme…

Y a-t-il une surreprésentation des minorités dans les médias ?

Je suis, de façon globale, contre la politique de quotas. Mais je suis attentif à la représentativité. Cependant, il faut faire attention à garder un équilibre, ne pas tomber dans l’excès inverse et ne représenter plus que les minorités.

Les différents conflits dans le monde sont angoissants. Doit on craindre une guerre en Belgique ?

Non, nous sommes à un changement d’époque. C’est anxiogène mais aussi exaltant : on peut dessiner une nouvelle société. Si elle est mal gérée, cette transformation pourrait déraper sur une guerre. Le modèle né après la Seconde Guerre mondiale meurt, un autre va apparaître. Une guerre est évitable, mais ça demande du courage politique. Je suis persuadé que notre programme sera le plus efficace pour éviter l’explosion de la cocotte-minute.

TROIS DATES CLÉS

23 mars 1986 : Georges-Louis Bouchez naît à Frameries de parents commercçants et grands-parents d’origine italo-belges.

2009 : Il quitte l’ULB après un bachelier en droit et sciences politiques et un master en droit. La même année, il fait son entrée en politique comme conseiller de Didier Reynders, Vice-Premier ministre et ministre des Finances.

2019 : Bouchez est élu Président du Mouvement réformateur pour la première fois.

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