La F1 donne son feu vert à Spa Grand Prix pour 2025


Dans En forme
Tristan Spahn

Photo : Spagrandprix.com

Dans un communiqué paru mi-octobre, le CEO de la F1 Stefano Domenicali, a annoncé que le Grand Prix de Belgique aura bien lieu en 2025. Vanessa Maes, directrice de Spa Grand Prix, se livre sur les coulisses de cette prolongation.   

Vanessa Maes travaille depuis 2007 chez Spa Grand prix, société promotrice du Grand Prix de Belgique. Après avoir occupé diverses fonctions au sein de l’entreprise, elle reprend la succession de son père en 2018 et campe depuis lors le poste de directrice. Depuis cinq ans, elle pilote ainsi l’organisation du Grand Prix de Belgique, optimise la vente de la billetterie et l’accueil du public. Chez Spa Grand Prix, Société Anonyme détenue à 100% par la région wallonne, elle est l’intermédiaire principale entre le public, les instances de la F1 et les institutions politiques.

 

Studiobus : En l’espace de quelques mois, vous avez obtenu à deux reprises une prolongation du Grand Prix de Belgique. Comment avez-vous obtenu gain de cause ? 

Vanessa Maes : Après avoir négocié à Londres en juin pour la prolongation de 2024, il fallait ensuite attirer l’attention des instances de la F1 sur le contexte des élections prochaines en Belgique. Nous leur avons fait part de nos incertitudes concernant le potentiel soutien de notre prochain gouvernement wallon. Comme nous ne savions pas de quoi il serait composé, nous voulions trouver un accord avec la F1 le plus rapidement possible pour l’attribution du Grand Prix 2025. Stefano Domenicali, Président de la F1, a compris notre position et a accepté une seconde prolongation.

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L’arrivée du groupe américain Liberty Media, propriétaire de la F1 depuis 2017, a amené un nouveau souffle à la discipline en attirant un nouveau public, notamment par la volonté d’augmenter le côté « divertissement » en parallèle de la piste. Dans quelle mesure devez-vous vous plier à leurs exigences afin d’obtenir l’attribution d’un Grand Prix ?

Par le passé, on mettait principalement en avant le côté historique du tracé et sa réputation de « plus beau circuit du monde » pour obtenir un contrat. L’arrivée de Liberty Media a changé la donne. Après le Grand Prix 2021, les instances de la F1 ne voulaient plus venir à Francorchamps. Il a fallu se renouveler et changer de philosophie. Il s’agit désormais de créer une véritable expérience pour les fans en poussant au maximum le côté entertainment autour de la piste via une importante programmation de DJs internationaux. On a également installé une Grande Roue dans la Fan Zone, un Dinner in the Sky au-dessus du virage la Source ou encore prévu de nombreux danseurs sur la ligne de départ.

Cette prolongation est-elle réellement réjouissante alors que la Région Wallonne, via son bras financier Wallonie Entreprendre, couvre les pertes de Spa Grand Prix chaque année ?

Effectivement, malgré les recettes de la billetterie, lorsqu’on y additionne toute nos dépenses nécessaires à l’organisation du Grand Prix, le bilan s'avère négatif. Notre défi consiste à limiter au maximum cette perte. Cependant, je préfère le mot « investissement » : chaque euro investi par la Région en rapporte en réalité 10 à la Belgique [NDLR, 9,67 euros pour être exact]. En 2022, les retombées économiques se sont élevées à 41,8 millions d’euros pour la Wallonie, somme déduite de l’investissement. Les spectateurs du Grand Prix viennent majoritairement de l'étranger. Par leurs dépenses dans le commerce ou l'Horeca, ils font vivre la région.

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